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La Kabylie n’est pas le Québec !

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Mélange des genres ou quand le bouffon Mario Beaulieu se prend pour de Gaulle dans une soirée hommage au chanteur kabyle Majid Soula.

Hier Samedi, la communauté des amoureux de la chanson kabyle a été conviée à célébrer les 40 ans de carrière l’un des plus vieux routiers de celle-ci, Madjid Soula, venu d’Algérie pour la première fois pour l’occasion.

J’ai laissé tomber mon match de foot, ma thérapie hebdomadaire, pour me faire un plaisir encore plus grand qui est celui d’avoir l’occasion d’écouter Majid Soula nous ramener à la mémoire ses belles mélodies datant de mes années au Bled.

La première partie du spectacle a été assurée par une belle troupe de femmes kabyles (Tilelli) qui a fait plaisir à l’assistance en reprenant une dizaine de chansons du terroir, comme pour placer le décor de ce qu’allait nous livrer Majid Soula.

J’ai remarqué la présence de Mario Beaulieu (ancien chef du Bloc Québécois), de Rachid Bandou (membre de la communauté et candidat du Parti Québecois) ainsi que 2 autres jeunes femmes présentées comme étant aussi membres du PQ. Même s’il y avait un va-et-vient incessant vers la scène et la première rangée du fait de leur présence, on pouvait au moins se consoler que ceux-là, au moins, se sont déplacés pour mieux connaître notre culture.

Malheureusement, les choses ne sont pas restées là.

C’est ainsi qu’à la fin du spectacle de Tilelli, et en attendant que Majid Soula rejoigne la scène, Rachid Bandou monte sur celle-ci et invite ses amis à le rejoindre. Et en l’espace de quelques instants, Mario Beaulieu prend la parole et, se prenant pour de Gaulle sur le balcon de l’Hôtel de ville de Montréal, nous gratifie d’une fade version du fameux «Vive le Québec libre» adapté à la circonstance en criant haut et fort quelque chose du genre : «Vive le Québec libre, Vive la Kabylie libre».

Pris par surprise et en guise de réaction à cette malheureuse intrusion du politique dans une soirée culturelle, nous avons préféré, quelques amis et moi, quitter la salle pour ne revenir qu’au début du spectacle de Majid Soula.

Si Je prends le temps ce soir de raconter ce qui s’est passé hier à ce spectacle supposé dédié à la célébration d’un de nos anciens, c’est parce que le kabyle algérien néo-québeco-canadien que je suis en a marre de ce mélange des genres auquel s’adonnent quelques personnes de la communauté, prenant ainsi en otage d’autres membres de la communauté en manipulant les événements auxquels ils ont été conviés. Au mieux, je qualifierais de geste maladroit l’événement d’hier. Au pire, de manipulation.

Comment en sommes-nous arrivés là? Sommes-nous devenus un bétail qu’on ramène à un souk pour l’offrir à l’autel de la manipulation politique à ceux en mal d’audience?
Comment a-t-on-osé offrir, à ce bouffon d’ex-chef du Bloc, Mario Beaulieu, un meeting politique réunissant quelques centaines de personnes – venues plutôt assister à un spectacle – à celui qui n’est même pas capable de réunir une dizaine de personnes dans sa propre famille politique? Sommes-nous donc si marchandable que cela sur l’autel de cet ersatz de politique de loosers?

Quels ponts veulent bien jeter nos politiciens kabyles avec le pays d’accueil au risque d’élever des murs au sein de cette communauté qui est la leur et qu’ils prétendent représenter? Est-ce en nous conviant à la mascarade d’hier qu’on réussira à mieux établir le dialogue entre nous? J’en doute.

Pour certains présents, nous avons eu l’impression d’avoir été les dindons de la farce. Et c’est pour cela qu’il faut que ça cesse.

J’aimerais terminer en suggérant fortement aux amis qui ont si bien servi notre culture amazigh de par le passé de ne pas se laisser tenter par la manipulation politique. Ils se reconnaitront. Ils ont tout à fait le droit à leurs opinions politiques mais celles-ci devraient être gardées au vestiaire quand ils mettent le manteau de l’acteur culturel .

L’histoire de notre pays d’origine nous a appris à ne pas mélanger les deux, si on veut servir honnêtement notre culture.

Fraternellement.

Krimo Bouaou


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